À l’heure où le réchauffement climatique et la crise de l’énergie s’invitent dans notre quotidien, rendre le Cloud et les datacenters plus sobre est devenu un enjeu majeur et un véritable défi à relever.
La consommation énergétique du Cloud et des datacenters
L’impact environnemental du cloud est une préoccupation croissante, notamment en raison de la consommation d’énergie des datacenters qui hébergent les services cloud. Il est estimé que le secteur du cloud computing pourrait consommer jusqu’à 20 % de l’électricité mondiale d’ici 2025, une projection qui souligne l’importance d’adopter des pratiques durables. Les acteurs de l’IT et du cloud computing ont la responsabilité de comprendre et de minimiser leur empreinte carbone.
Une consommation en énergie et une empreinte carbone connues
Impossible de faire l’impasse sur ce constat : le digital est polluant et énergivore. En France, l’empreinte carbone générée par les biens et les services du numérique représente 2,5% de la totalité des émissions de CO2 . Un chiffre qui peut sembler bas mais qui connaît une progression importante et pourrait atteindre 6,7% en 2040. Par ailleurs, 10% de la consommation éléctrique française provient des services numériques. De leur côté, les datacenters seraient responsables à eux seuls de 6% de l’impact du numérique dans l’hexagone.
Ces chiffres de 2020 sont largement repris dans le dernier rapport de l’Arcep et l’Ademe sur l’impact environnemental du numérique, publié en mars 2023, qui prévoit une augmentation de +45% de l’empreinte carbone du numérique en 2030 si rien n’est fait pour enrayer la situation.
Le Cloud a fait naître de nouveaux usages
Et pour cause, l’arrivée du cloud a entraîné de nouveaux usages et notamment, un nouveau biais : celui de sa capacité infinie de stockage. À tous les niveaux de la chaîne de création de données, on stocke, on duplique, on archive, on sauvegarde… Sans pour autant s’interroger sur la nécessité de le faire. L’absence de présence physique du stockage et l’allégement des coûts ont longtemps donné à chacun, la sensation que tout était possible. On sait désormais que c’est faux. Dématérialisé ne signifie pas absence d’impact.
Alors comment rendre le Cloud et ses datacenters plus responsable ? Le sujet est déjà à l’étude pour atteindre les objectifs décisifs fixés par l’Union européenne : rendre les data centers européens neutres en carbone d’ici 2030.
Le Cloud permet de réduire l’empreinte carbone de ses utilisateurs
Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, la transformation digitale a plutôt amélioré les bilans carbones des entreprises qui ont décidé de prendre ce virage important.
Une gestion plus rationnelle des données au sein des entreprises
Si le Cloud a créé de nouveaux usages à l’échelle des individus, il a surtout permis une actualisation des pratiques au sein de grands groupes. En travaillant à leur transformation numérique, ces dernières ont eu l’occasion de les rationaliser mais également de revoir leur processus en y intégrant les enjeux RSE. Une analyse d’Accenture montre ainsi que les entreprises qui ont migré leurs infrastructures informatiques traditionnelles vers le Cloud ont réduit leur empreinte carbone de près 84% en moyenne !
Des infrastructures mutualisées et intelligentes
Si le Cloud permet de réaliser cette économie, c’est notamment parce que ses infrastructures sont aujourd’hui mutualisées entre différentes entreprises qui, auparavant, possédaient leurs propres installations. Cette mise en commun des ressources se voit par ailleurs boostée par une gestion plus intelligente de ces mêmes infrastructures.
Grâce à l’intelligence artificielle, les data centers peuvent s’adapter aux demandes et proposer plus d’efficacité que les serveurs sur site. Car si les data centers consomment, ils utilisent des technologies de haut niveau particulièrement performantes en termes d’énergie. La transformation digitale et le Cloud s’avèrent donc d’excellents choix et quoiqu’il arrive, moderniser et prendre le tournant du numérique reste important. D’ici 2025, on estime que plus de 85% des organisations devraient adopter le principe de cloud-first.
Mais comment réduire l'empreinte carbone du Cloud ?
Tout cela n’exempte en aucun cas le Cloud de sa responsabilité environnementale. Plusieurs pistes sont déjà étudiées et mises en place par les grands acteurs du secteur pour atteindre des objectifs clairs.
Des objectifs fixés à l’horizon 2030
Un Cloud européen neutre d’ici 2030 : c’est l’ambitieux objectif que se sont fixés 25 industriels de l’infrastructure en Europe. Annoncé le 21 janvier 2021, ce pacte construit sur la base du volontariat a été réalisé en collaboration avec la Commission européenne. Une initiative qui prône avant tout l’autorégulation des acteurs et se concentre sur les émissions de carbone directes tout en intégrant différents critères techniques. Les acteurs du secteur s’engagent notamment à s’alimenter à 75% à partir de sources décarbonées d’énergies d’ici 2025. Mais d’autres pistes sont aussi à l’étude.
La piste des énergies renouvelables
En effet, parmi les autres pistes envisagées figure l’intégration des grands principes de l’économie circulaire dans la gestion de l’énergie consommée par les datacenters. Par exemple, en parvenant à recycler la chaleur rejetée par leurs serveurs, c’est déjà le cas de la piscine de la Butte aux Cailles à Paris. Par ailleurs, l’utilisation d’énergies renouvelables reste à ce jour l’une des voies royales pour rendre le Cloud plus écolo. Tout comme le fait d’investir dans du matériel à haut rendement énergétique pour l’éclairage ou encore l’alimentation électrique. Des entreprises et de nombreuses startups se sont attaquées à ce défi et cherchent désormais à concevoir des systèmes de refroidissement intelligents pour réduire le gaspillage. Elles s’attaquent également à la question du recyclage et du traitement des déchets propres au Cloud et aux datacenters.
Autant de solutions qui permettront aux responsables informatiques du monde entier de faire des choix plus écologiques à moyen terme et de prendre des décisions éclairées sur le sujet.
Le rôle des entreprises et des utilisateurs finaux
Dans notre parcours vers un avenir numérique plus durable, on ne peut négliger le rôle essentiel que jouent entreprises et utilisateurs finaux dans la réduction de la consommation énergétique et l’empreinte carbone des centres de données. Nous sommes tous responsables de l’impact significatif du numérique sur l’environnement. Voici comment nous pouvons agir de manière responsable :
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Adoption de pratiques durables
Les entreprises, en intégrant des pratiques durables, peuvent atténuer leur consommation d’énergie et leurs émissions de carbone, contribuant ainsi à un avenir numérique plus durable. Cela inclut l’utilisation de services cloud efficaces et la mise en œuvre de stratégies de maintenance prédictive pour optimiser le rendement des équipements.
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Choix de fournisseurs engagés
Lors de la migration vers le cloud ou de son optimisation, il est essentiel de s’informer sur les contributions des fournisseurs en matière de durabilité. AWS, par exemple, s’engage à alimenter son infrastructure mondiale avec 100 % d’énergie renouvelable d’ici 2025 et à atteindre zéro émission nette de carbone d’ici 2040.
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Utilisation responsable du cloud
Les clients peuvent contribuer à la durabilité du cloud en utilisant ses services de manière efficace et en suivant les meilleures pratiques pour l’utilisation des ressources. Cela comprend la sélection de régions à faible carbone, la conception native du cloud et la comparaison entre le cloud et les solutions sur site.
En nous engageant dans ces actions, nous pouvons non seulement réduire notre propre empreinte environnementale, mais également influencer positivement le secteur du cloud computing dans son ensemble. C’est en optimisant l’utilisation des ressources et en privilégiant des partenaires partageant nos valeurs que nous ferons une différence significative pour notre planète.
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L'impact environnemental du stockage de données et du Cloud en 5 questions
En France, la consommation moyenne des centres de données est de 5,15 MWh d’électricité par mètre carré et par an, ce qui équivaut à la consommation d’une ville de 50 000 habitants pour un site de 10 000 m².
Les serveurs et les systèmes de refroidissement sont les composants qui consomment le plus d’énergie dans un centre de données. Cela représente environ 80% de la consommation totale.
Les périphériques et les disques de stockage viennent ensuite avec une consommation moindre.
Le cloud est intensivement utilisé en raison de son coût de stockage relativement bas, ce qui conduit à un « effet rebond » où les utilisateurs stockent une quantité excessive de données, souvent inutiles par la suite.
Pour un stockage cloud plus durable, on peut envisager l’utilisation du stockage sur bande, la centralisation des données sur un serveur unique pour limiter le nombre de serveurs nécessaires, et l’alimentation des datacenters avec des énergies renouvelables ou circulaires, telles que l’hydroélectricité ou la géothermie.
Pour moins polluer avec le cloud, il est recommandé de privilégier le stockage local des données plutôt que sur le cloud, afin de réduire les échanges d’informations entre l’utilisateur et les serveurs distants, ce qui consomme plus d’énergie.